lundi 15 avril 2013

Journal du Tour Semaine 15

Adam Scott remporte enfin un tournoi majeur et certainement le plus beau, le Masters, le tournoi des maîtres.
La déception et le dépit lors du dernier Open,  suite au "craquage" à partir du trou 14 et la victoire offerte à Ernie Els, sont désormais dernière le joueur. Dans un finish haletant, poussé en playoff par un Angel Cabrera renaissant, l'Australien triomphe avec panache et laisse éclater sa joie légitime.
Le golf apparaît souvent comme un jeu injuste mais il finit toujours par récompenser ses champions. Longtemps considéré comme un vainqueur de majeur en puissance, comme rival potentiel de Woods, Adam Scott cultive depuis maintenant une décennie, l'image du joueur complet, puissant, précis, bon au putt,  mais un peu fragile, notamment au moment de conclure et empocher un tournoi majeur. Toujours placé, toujours cité mais jamais consacré (seule victoire significative : un Player)
Les Dieux du golf se sont enfin décidés à lui accorder le graal, cette veste verte.

Un tournoi disputé

Dès le premier tour, les favoris étaient en place, les 66 obtenus par Garcia et Leishman ont forcé les organisateurs à durcir le parcours et les positions de drapeau, le vainqueur ne sera pas en dessous des 10 coups sous le par.
Sergio Garcia, Dustin Johnson, Kuchar, Scott (Du lourd) mais aussi Fred Couples toujours en vue sur ce parcours sont en tête du leaderbord après le premier round. Woods, Weswood et Snedeker restent en embuscade.

L'Armada australienne en quête de ce titre jamais obtenu, place trois limiers après le second round pour conjurer le sort :

  • Marc Leishman, le moins expérimenté mais très solide et concentré
  •  Jason Day qui a maintenant l'expérience
  • Adam Scott, l'éternel favori.
Les américains ne sont pas en reste et leur arme la plus efficace reste Tiger Woods qui est dans le coup,  accompagné de son dauphin à la fedex cup Brandt Snedeker.

Le tournant du tournoi



L'intervention du dieu golf se déroule pour moi sur le trou 15 du second tour de Tiger Woods. Il est à -5, à un coup de la tête avec un petit coup de wedge à jouer pour se mettre en position de birdie et prendre les commandes… et on sait ce qu’il advient lorsque Woods prend les commandes après deux tours.

Le coup est plein drapeau!

Tellement sur le drapeau qu'il heurte la base du mat. La balle ne rentre pas, inverse sa course et décharge tout le spin imprimé pour prendre le chemin de l'obstacle d'eau et assommer le fauve. Coup du sort dit-on, sur un tournoi cela va s’équilibrer. Difficile tout de même (Une pénalisation aussi lourde d’un bon coup, cela n’arrive pas si souvent.)
Woods, imperturbable, analyse la situation, droppe et rejoue le coup avec la pénalité. Splendide, 80 cm du trou, il sauve le bogey, mais perd 2 coups par rapport au birdie promis. Cet épisode est cependant bien plus dramatique et le coup d'arrêt se traduira par un 3 putts sur le 18…Woods reste à 3 coups de la tête après ce second tour, rien n'est fait.
Sauf que dans l'action, Woods a commis une erreur dans sa procédure de drop. Sur un obstacle d'eau frontal, piquets jaunes, la règle stipule que l'on peut se dropper en arrière dans la ligne de franchissement de la balle dans l'eau, dans la dropping zone si elle existe ou si l'on veut, rejouer le coup manqué. A CONDITION DE SE PLACER AUSSI PROCHE QUE POSSIBLE DU COUP INITIAL.  Tiger s'est positionné légèrement en retrait de son coup initial (mais pas dans la ligne de franchissement…)
Commence alors un long périple, les officiels vont plancher sur le cas. Woods signe sa carte.
La nuit et le matin il y a discussion, le verdict tombe: 2 coups de pénalité. La règle eut voulu qu'il fut même disqualifié pour signature d’une carte avec un mauvais score.
C'est donc près de  4 coups de perdu sur cet épisode. De quoi briser l'élan du joueur, qui va pourtant s'accrocher pour tenter de revenir. Son putting perturbé par des greens lents et quelques attaques de green pas assez précises ne lui permettront pas de placer la petite accélération: il finit à -5, quatrième à seulement 4 coups du vainqueur...   Les dieux du golf en avaient ainsi décidé.

Le final

Le Moving Day du samedi place finalement de jolis champions pour la gagne dans les 3 dernières parties:
Les 3 australiens (Leashman, Scott, Day), l’argentin Angel Cabrera ancien vainqueur en 2009, Brandt Snedeker et Matt Kuchar pour les Etats-unis.
Dernier Tour:
Kuchar ne sera jamais dans le coup dimanche
On croit en Snedeker, mais son retour n’est pas aussi solide que son aller, il lâche peu à peu.
Leishman s’accroche, mais il n’est pas encore armé pour lutter en majeur avec les ténors dans le finish.
C’est entre Day, Scott et Cabrera qu’il faudra chercher le champion
Jason Day est parti comme un bolide (birdie au 1 et eagle sur une sortie de bunker rentrée au 2), avec son -3 en deux trous il a refait son retard. Mais il va coincé dans le finish, comme la veille.
Ce sera donc entre Scott et Cabrera
Scott et Cabrera sont à -8. Il ne reste que le 18 pour Scott et le 17 et le 18 pour Cabrera.  Scott rentre un putt de 10 mètres sur le 18. Il hurle sa joie et partage son bonheur avec Steve Williams, son caddie expérimenté (13 fois vainqueur d’un majeur avec Woods)

Cabrera qui venait de driver ce même trou 18 plein fairway, assiste 160 m plus loin à la scène et sait donc qu'il doit réussir une attaque de green parfaite. Le fer 7 est plein axe, 1 mètre du trou, birdie presque donné, quel talent et quel sang froid de l'argentin qui ne renonce pas. Son caddie, Angel Cabrera Junior est livide, presque plus tendu que son père.
Scott signe sa carte et son -9 final, il assiste sur un écran TV au putt réussi de Cabrera : Il devra passer par un playoff pour conjurer le sort.
Le playoff
Premier trou de playoff sur le 18, Scott fait une attaque de green trop timide, la balle redescend et roule hors du green. Avantage Cabrera. Même sanction pour l'argentin, les deux balles sont à quelques centimètres l'une de l'autre.
Deux belles approches et un par facile pour les deux champions.
Direction le trou 10. Bois trois pour Scott plein fairway, fer 2 pour Cabrera qui overdrive l’Australien. Approche de green moyenne pour les deux joueurs qui auront un putt de 6 mètres environs. Cabrera est le plus loin, son putt est parfait mais reste accroché au trou et ne tombe pas.
Balle de match pour Scott, qui avec son grand putter propulse la balle au fond du trou. Délivrance!
Cabrera prend Scott dans ses bras et le félicite. Au bout du suspence, Adam Scott est devenu un immense champion et n’est plus cet éternel espoir talentueux et élégant.
C'est tellement mérité! Sa perte de l'Open 2012 a traumatisé les amoureux du golf. Ce petit signe des dieux est donc justice mais n'enlève nullement tout le talent d'Adam Scott. Cette victoire consacre son acharnement et sa persévérance.
Bravo Monsieur Scott, vainqueur du tournoi des maîtres 2013.


Seuls 17 joueurs termineront sous le par dans cette édition rendue finalement difficile par la pluie: les greens ne roulaient pas autant!


 

vendredi 5 avril 2013

Le Masters

A 8 jours du début du Masters 2013, je vous propose une présentation du tournoi, quelques indications et mes pronostics pour le futur vainqueur.

Le « Tournois des maîtres » est le premier des 4 tournois majeurs qui composent le grand Chelem du golf professionnel masculin (Masters en avril, l’US Open en juin, Le British Open en juillet et l’USPGA en Août).

Bobby Jones

Contrairement aux 3 autres tournois qui opèrent une rotation sur des parcours précis, il  se joue chaque année sur l’Augusta National Golf Club, parcours très privé de Géorgie. Bobby Jones  est à l’origine du tournoi, il voulait donner au golf un site prestigieux de rencontre annuel. Le parcours, dessiné par Alister MacKenzie a ouvert en 1933, c’est Horton Smith qui remporte la première édition.
Le Masters est certainement le tournoi (avec L’Open Britannique) qui présente le plus de tradition. Chaque vainqueur se voit récompenser de la « veste verte », qu’il conserve jusqu’à l’édition suivante. Il devra la remettre à son successeur. Un dîner se tient le mardi avant le tournoi, avec comme seuls invités les anciens vainqueurs et quelques membres honorables du club, c’est le vainqueur en titre qui doit l’organiser et choisir les plats. Il n’y a pas de vente de billet d’entrée pour le tournoi, les billets sont pérennes d’une année sur l’autre et bénéficient donc toujours au même public (famille ou invités). Enfin la dotation du tournoi n’est pas communiquée à l’avance mais après le début du tournoi…

Les grands noms

Les grands joueurs se sont tous (ou presque) inscrits en vainqueur de ce tournoi. Certains se sont même plusieurs fois illustrés à Augusta, comme Jack Nicklaus (6 titres) et Arnold Palmer et Tiger Woods (4 titres).


Quelques records


Plus jeune vainqueur : Tiger Woods (1997) à 21 ans 3 mois et 14 jours
Jack Nicklaus, le recordman.
Plus grand écart de coups avec le 2e : 12 coups (Tiger Woods en 1997)

Vainqueur le plus âgé : Jack Nicklaus (1986) à 46 ans 2 mois et 23 jours.

Plus grand nombre de cuts : 37 par Jack Nicklaus (Le cut a été introduit en 1957)

Plus grand nombre de cuts consécutifs : 23 par Gary Player entre 1959 et 1982, et Fred Couples entre 1983 et 2007 (n'a pas joué en 1987 et 1994).

Plus grand nombre de participations : 52 par Gary Player entre 1957 et 2009.



Le parcours

Je vous invite sur le site officiel de l'Augusta national, qui décrit trou par trou l'histoire ainsi que les statistiques clés. en Anglais, mais très bien réalisé. Chaque trou porte le nom d'un arbre ou d'une plante, tout est expliqué.

"L'Amen Corner "
C'est le nom qui a été donné aux 3 trous qui sont réputés pour être l'enchaînement le plus difficile du parcours ; il s'agit des trous 11, 12 et 13. Ce nom a été donné à ce passage du parcours en référence à un morceau de jazz, par le journaliste Herbert Warren Wind dans un article paru en 1958 dans Sports Illustrated. Cherchant un nom pour un secteur du parcours où des faits décisifs s’étaient produits cette année-là, il s’inspira du nom d’un vieux morceau de jazz « Shouting at Amen Corner » créé par un groupe sous la direction de Milton Mezzrow.

Les pronostics

Les favoris 
Ceux qui ont déjà gagné un Majeur:
T. Woods, bien évidemment sera le joueur avec la plus petite côte. Après son début de saison parfait (3 victoires au compteur), il ne lui reste plus qu’une victoire en majeur pour entériner son retour aux affaires. C’est cet élément qui peut lui nuire, en ajoutant de la pression supplémentaire et donc potentiellement de la crispation sur les mises en jeu voire su son putting. Mais qui mieux que Woods sait jouer avec tous ces paramètres ?
P. Mickelson, est toujours favori lorsqu’il est au départ d’Augusta. Son jeu plein de panache et sa connaissance du parcours sont des atouts. Il a déjà gagné cette année, mais son putting reste une énigme et donc la clé d’un succès. Etrangement il a changé de putter et de grippe au dernier Shell Open la semaine dernière. C’est donc un joueur qui se cherche, notamment sur les petits putts de moins de 2 mètres, redoutable au Master.
B. Watson va défendre sa veste verte. Il n’arrive pas dans les meilleures conditions, car son début de saison et moyen. De plus se succéder à soi-même reste un exercice périlleux que seul Tiger Woods a réalisé ces dernières années.
R. McIlroy, c’est un peu l’inconnu sur les 3 premiers mois de 2013. Ce joueur est pétri de talent, mais outre le matériel qui a été changé, son statut de N°1 mondial acquis mais perdu, Rory a également apporté des modifications à son swing. Le puzzle va-t-il être complété d’ici 10 Jours, je reste dubitatif.
Les sud-africains : L. Oosthuizen et C. Schwartzel. Louis a gagné un british et a perdu en playoff l’année dernière. Il a les capacités de l’emporter. C. Schwartzel l’a déjà emporté en Géorgie, mais son putting et sa réussite ne sont plus aussi évidents cette année. Il reste cependant un redoutable compétiteur.
Et quelques anciens, Els, Cink, Harrington, Cabrera…

 Les prétendants à un premier sacre:
B. Snedecker est de loin celui qui semble programmé pour gagner un majeur et le Masters en particulier, grâce notamment à son putting. Seul bémol, sa blessure récente qui ne lui permet pas d’être à son maximum de forme.
D. Johnson est lui aussi programmé pour gagner un majeur, même si son type de jeu laisse à penser que ce sera un US Open ou un USPGA. La clé de la réussite passe par un putting encore plus solide.
Les éternels prétendants : L Donald, L Westwoods, S Garcia, A Scott.
Ces 4 joueurs sont des vainqueurs de majeurs annoncés depuis maintenant des années. A Scott est passé à quelques trous du sacre au British 2012, tout comme Sergio Garcia il y a quelques années. Lee Westwood a fini dans le top 3 à de nombreuse reprise. L Donald, roi du petit jeu a tous les coups pour triompher. Oui mais !

Les outsiders

Difficile de ressortir quelques joueurs, mais comme il faut se mouiller :
  • Un Sud Africain: Richard Sterne
  • Un américain: Bill Hass
  • Un européen: Justin Rose





mardi 2 avril 2013

Journal du Tour Semaine 13

L’événement approche, la planète golf a désormais l’objectif braqué sur le prochain Master à Augusta. Le Shell Houston Open sur le PGA tour constituait une des dernières répétitions avant le tournoi majeur avec souvent des conditions de jeux qui se rapprochent d’Augusta notamment dans la préparation des greens. Sur le continent Européen, les joueurs se rapprochent de l’Europe et faisaient escale au Maroc, Agadir, pour le trophée Hassan II. Un des enjeux de ces deux tournois était d’obtenir un sésame pour le Master en remportant le tournoi ou en accumulant assez de point pour rentrer dans les 50 premiers mondiaux.

PGA Tour - Le Shell Open Houston

Le champ de joueur était intéressant, avec les principaux poids lourds. Seule absence, le nouveau n°1 mondial Tiger Woods, qui comme à son habitude ne joue pas entre le Palmer et Augusta. Rory McIlroy, soulagé de ses dents de sagesse était présent, il a réussi à passer le cut malgré un début difficile, c’est l’essentiel pour lui en ce moment, il faut qu’il joue ou qu’il retrouve l’envie de jouer. Brandt Snedecker était présent aussi, mais il ne joua pas le weekend, inquiétant. Sa blessure marque un coup d’arrêt dans son formidable début de saison, sera-t-il à son maximum dans 10 jours ?
Sinon nous avons vu les favoris du Master plutôt en bonne forme, ce qui va encore plus compliquer les pronostics pour Augusa. Je vous proposai dans les jours à venir un post spécial Master.


C’est DA Points qui remporte la mise en terminant, ce lundi (nouvelle perturbation de la météo…) un coup devant Stenson et Horschel. (les trois joueurs ont sorti une carte de 66 lors du dernier tour). Pourtant le dimanche au club House, avant l’orage, c’est Dustin Johnson qui était en tête avec un remarquable 65 établi avec 2 boggey. Mention spéciale pour un joueur qui revient, Stewart Cink. Deuxième top 10 cette année, nous ne l’avions pas revu aussi bien depuis sa victoire au British Open.
  

European Tour - Trophée Hassan II

Le parcours du golf Royal à Agadir est vraiment magnifique. Trous proches de la mer, vent, végétation. Il donne vraiment envie.
Marcel Siem  n’était pas qualifié pour le Master avant le tournoi, c’est chose faite et avec la manière. Il a mené le tournoi depuis le premier tour et une carte surréaliste si l’on considère les conditions de jeu (vent) et la difficulté du parcours : 64 ! Les jours suivants, bien que de plus en plus fébrile, il a réussi à enchaîner un 68, 69 et 70. Bien que rejoint en tête du tournoi lors des premiers trous du dernier round, il s’est repris et l’emporte logiquement, rentrant ainsi dans les 50 premiers mondiaux.
Côté Français, il faut souligner la nouvelle bonne performance de Julien Quesne et son nouveau top 10.



lundi 25 mars 2013

Journal du Tour Semaine 12

Numéro 1.

C’est officiel, plus aucun doute n’est possible, Tiger Woods vient de reprendre sa place de numéro 1 mondial et va donc passer sa 624ième semaine en tête du classement mondial (soit en équivalent année, un règne de 12 ans !) Pour mémoire, le second joueur ayant occupé le plus de temps en tête du classement, de l’ère moderne, est l’Australien Greg Norman (331) et Nick Faldo (98)…
Il reprend par la même occasion la tête du classement de la Fedex Cup, la tête de la money list. Il égale le record de Sam Snead du joueur ayant gagné à huit reprises une épreuve du PGA tour. Il remporte également une troisième victoires en 6 participations à un tournoi (5 sur le PGA tour)… soit une statistique stratosphérique : 1 victoire tous les 2 tournois…

PGA Tour – Arnold Palmer Invitational (Floride)

L’année dernière, le tournoi marqua la première victoire de Tiger Woods (version champ de joueurs complet), qui embarquait son nouveau swing (S. Foley). Le sport et le Golf en particulier aime les belles histoires. Tiger « choisit » par exemple d’égaler le nombre de victoire de Jack Nicklaus au Memorial Tournament, tournoi organisé par Jack Nicklaus. Un an plus tard il signe une victoire chez Palmer et marque ainsi sa nouvelle domination.

Après une victoire « Woodienne » sur le WGC Cadillac à Doral il y a 15 jours (meilleur carte les 3 premiers tours et gestion ensuite), nous avons assisté à une victoire construite. Première journée solide, seconde également même si une déconcentration et 3 bogeys sur les 3 derniers trous du second tour laissait entrevoir que Tiger Woods pouvait être prenable… Sauf que le samedi, lors du moving day, tiger sort un round parfait. Pas un bogey, (-6) et un eagle sur le dernier par 5 pour marquer son territoire et son ambition

Les joueurs susceptibles de le contrarier, comme Justin Rose par exemple qui comptait lors de la journée de samedi 5 coups d’avance en basculant sur le retour, n’ont, à mon avis, pas le charisme pour rivaliser avec le maître. Woods serre le jeu à partir du trou 15 et enchaîne un birdie au 15 et un eagle au 16. Dans le même temps l’anglais concède 4 bogeys pour un seul birdie sur le retour. Woods finit avec 2 coups d’avance et se retrouve dans sa position favorite avant le dimanche : en tête. Rickie Fowler, auteur de deux jolies partie vendredi et samedi accroche sa place pour la dernière partie (à 2 coups) avec le boss… Autant dire que cette partie sera médiatisée (entre les Fans de Rickie et les Fans de Woods…)

Le dimanche fut malheureusement tronquée par la météo (encore une fois… les climats n’étant plus en ligne avec les calendriers…). C’est donc lundi que le tournoi consacrerait notre champion… qui profita cependant des deux seuls trous joués dimanche pour accentuer son avance et la porter à 3 coups.


Que faire sur 16 trous alors que Tiger Woods compte 3 coups d’avance ? Assurer la seconde place ou tenter le tout pour le tout et défier sa majesté ? Sauf que cela se joue à Bay Hill, Chez Palmer, sur un parcours redoutable que Tiger connaît dans les moindres détails. Le calcul est simple, Woods doit assurer ses pars et prendre des birdies sur les pars 5 (ce qui lui assurera une carte sous le par et donc une victoire compte tenu de ces 2 (3) coups d’avance).

Résultats : Woods réalise 4 birdies sur les 4 pars 5 du parcours restant sur ces 16 derniers trous. (la messe est dite ?)

Mais Rickie Fowler a tenté une charge héroïque qu’il faut souligner. Sur le par 5 du 12, Fowler rentre un putt de 15 mètres pour birdie, Woods répond par un putt de 12 mètres, la partie tourne au match play entre les deux hommes. Par 3 du 14, Woods sauve le par avec une bonne approche mais Fowler enquille encore un putt de 10 mètres et augmente la pression. A l’amorce du trou 16, le dernier par 5, Fowler n’a que deux coups de retard. Il drive magistralement et se positionne à 170 m du drapeau sur le fairway. Woods accroche le bunker de parcours, celui qui lui infligeât un bogey et une balle dans l’obstacle d’eau lors du second tour… Ce trou est le tournant du tournoi, la pression est sur Woods, mais c’est à Fowler de jouer en premier. Woods peut ainsi décider de sa stratégie en fonction du résultat de l’attaque de Fowler. S’il plante le mat et se met en position d’eagle, il devra tenter le green depuis ce bunker. Dans la négative Woods pourra assurer d’avantage. Cette position est déterminante, car Fowler attaque le mat, mais tombe trop court de moins d’un mètre et se retrouve dans l’obstacle (Il craque).
Woods doit donc assurer le coup, depuis sa position défavorable, mais tel un fauve qui sent l’odeur du sang de la victoire, il délivre alors un fer 5 magistral depuis le bunker, par-dessus l’obstacle d’eau et sur le green, en position d’eagle. Fin du suspense, le jeune Fowler se prend la tête entre ses mains, il craque et envoie une nouvelle balle dans l’eau. Dommage, car le jeune américain a essayé de pousser Woods dans ses retranchements. Woods achève sa proie en rentrant le birdie contre un triple bogey Fowler. Justin Rose prendra seul la seconde place, sans panache ni tentative d’inquiéter son partenaire d’entraînement chez Sean Foley (insuffisant pour un joueur qui souhaite devenir numéro un mondial).
Le tournoi a permis de découvrir des coups insolites, comme un putt pied nu ou un recorvery dans les arbres (Garcia) qui démontrent que ces joueurs sont vraiment incroyables.


European Tour – Malaysian Mayban Open

Le tournoi fut également perturbé par la météo, se réduisant à seulement 3 tours et 54 trous.

Le Thaïlandais Kiradech Aphibarnrat remporte une jolie victoire dans ces conditions difficiles. Il devance Edoardo Molinari, Anders Hansen, C Schwartzel et Victor Dubuisson, notre meilleur français cette saison qui enchaîne les bonnes performances. G Bourdy (11ième) rate de peu un nouveau top 10.

samedi 23 mars 2013

Les statistiques du golf

Quelque soit son niveau, de l’amateur au professionnel, la statistique fait partie du jeu de golf. En amateur assidu, détenteur d’une application mobile d’enregistrement de mes parties de golf, je mesure mes quelques statistiques généralistes (Green en régulation et nombre de putt). Dans le monde professionnel, une industrie puissante a vu le jour (notamment sur le PGA tour) et met à disposition des joueurs et de leur staff une multitude de données. Ce post a pour vocation de donner un éclairage sur les principales statistiques qui seront au grès des articles du blog reprisent pour illustrer des propos ou bien analyser des performances particulières.

Le système d’enregistrement du PGA tour et l'intérêt.


Si vous avez l’occasion de vous rendre sur un tournoi du PGA tour, vous ne manquerez pas de repérer la caravane logotée  « ShotLink » ainsi que l’armée de bénévoles répartis sur le parcours avec des appareils laser pour traquer le moindre coup joué. Le système d’enregistrement des statistiques de golf professionnel a été créé en 2003 et comptabilise maintenant plus de 7 millions de coups de golf pour alimenter les statistiques.

Les golfeurs doivent s’évaluer eux-mêmes, avec l’aide de leurs caddies et de leurs entraîneurs. Ces statistiques  sont désormais à disposition pour  traquer leurs propres manques d’efficacité:

 «Est-ce que je putte aussi bien que les autres? Suis-je à la hauteur, avec mes wedges ?»

En analysant pragmatiquement certaines données, il est relativement facile de dégager des faiblesses statistiques dans le jeu d’un joueur et de définir en conséquence un programme d’entrainement spécifique pour tenter de gommer ces lacunes.

A notre époque, la quête du swing parfait s’est transformée en quête de la partie parfaite. Avec le GPS, les techniciens munis d’appareils laser, les ordinateurs et les nouvelles stratégies mathématiques, notre analyse du golf est plus poussée. Grâce à ces outils, les chercheurs sont sur le point de théoriser la façon de jouer optimale. Dans un récent passé, le golf était considéré comme une discipline zen, presque mystique. Mais aujourd’hui, les données mathématiques sont reines et la mystique laisse peu à peu place aux statistiques.

Depuis le Tee

Je plante mon tee sur le départ de ce magnifique par 4. Un gros morceau, 390 mètres ! Si je veux le prendre en régulation, il faut que j’envoie, mais à droite il y a l’eau et à gauche c’est la  forêt ou bunker… dilemme !

Les statistiques sur le tee de départ sont finalement le reflet de nos propres préoccupations et interrogation internes.

Driving distance (la distance au drive)
Elle permet simplement de mesurer la distance parcourue par la balle sur les drives depuis le tee. Rappelons qu’en Golf ce n’est pas la masse de muscle qui permet de propulser la balle, mais bien la vitesse de la tête de club imprimée à l’impact. Cette statistique permet donc de mesurer la technique de swing et la capacité à imprimer de la vitesse en fonction des capacités physiques

 A ce petit jeu nous retrouvons en 2012 nos gros frappeurs  du PGA Tour, pas forcément des monstres physiques, mais seulement 5 joueurs au-delà des 310 yards en moyenne (280 mètres) :
Bubba Watson, Charlie Beljan, Robert Garrigus, Dustin Johnson et Rory McIlroy.


Les statistiques disponibles décomposent les drives en tranche de distance, et ventilent les résultats en fonction des par 4 ou des par 5 pour ceux qui souhaitent affiner l’analyse.

Driving Accuracy (précision au driving)

La statistique importante repose sur le pourcentage de fairway touché, qui correspond à un drive réussi. Bien évidemment  les joueurs les moins puissants sont souvent les plus précis. Mais attention un drive roulant de quelques centimètres dans un léger rough est considéré comme raté tout autant qu’un drive lâché 40 mètres sur un côté. C’est pour cela qu’il existe des statistiques plus fines qui portent sur variabilité par rapport au centre des fairways, la dispersion etc… De même des mesures permettent de connaître de quel côté un joueur rate en moyenne

En 2012, les joueurs les plus performants (plus de 70%), ont été Jerry Kelly, Heath Slocum, Tim Clark, Jim Furyk et Graeme McDowell.

Radar
Ces statistiques rassemblent les mesures sur la vitesse du club, la vitesse de la balle en sortie de club, son angle de lancement, son spin, la distance au carry (distance de vol  du tee au premier rebond, sans le roulement). Ces mesures sont souvent utiles pour le fitting des clubs, pour à swing fixe mesurer l’impact du matériel sur ces informations. Ou à matériel fixe, elles permettent de mesurer la progression d’un joueur suite à des modifications apportées à son swing.

Les approches et sur le green  


Green en régulation (GIR)
Rappel un green est pris en régulation lorsqu’il est atteint en un coup sur un par 3, deux sur un par 4 et 3 sur un par 5. On parle de green pris en sous régulation lorsqu’un par 4 est drivé en 1 et un par 5 en deux.
En 2012 le joueur le plus performant fut Justin Rose, seul joueur à plus de 70% en moyenne de greens pris en régulation ou mieux.

La stat de GIR se décompose depuis la distance séparant du green et en fonction du type de lie (depuis le fairway, le rough ou un bunker de parcours).

Le Scrambling
C'est une statistique qui permet de mesurer la qualité du petit jeu d'un joueur, du moins sa capacité  à sauver un par ou de réaliser un birdie alors que la régulation du green n'est pas prise.  Le scrambling est cependant dépendant de la performance au putting, car quelque soit la qualité d'une sortie de bunker de green ou d'une petite approche, pour valider la statistique il faut rentrer le putt. Mais statistiquement plus ont est proche du trou plus la probabilité de le rentrer est grande.

Le strokes gained putting
Il s'agit d'une statistique évoluée qui permet pour chaque putt réalisé de le comparer aux putts de même distance, et d'établir ainsi la capacité qu'un joueur a de gagner ou pas sur ce putt des points par rapport à la moyenne. Un joueur avec un stroke gained putting positif putt donc en moyenne mieux que ses homologues. Cette statistique est fondamentale car le golf se gagne principalement  sur les greens. Les vainqueurs ont toujours une bonne statistique de STP. Et sur une saison, le premier dans cette statistique est souvent un des joueurs les mieux classé. Brandt Snedeker en 2012 est en tête, il gagne la Fedex cup et est tout proche sur la money list, avec une moyenne sur l'année de 0.860!